Gilles-Emmanuel Gingras était avant tout un maître paysagiste. Son art dénote un goût sûr, une rare dextérité et une imagination extrêmement fertile.
Ce qui caractérise ce grand peintre québécois, ce sont ses transparences de l’atmosphère qui incitent à la rêverie. Sa vision joue avec les vibrations du soleil à travers la brume et le brouillard. Il s’agit d’un art empreint de sensibilité, de poésie, de calme et de sérénité.
Dans cette discipline de la gravure à l’eau forte, Gilles-Emmanuel Gingras démontre une technique sûre, une flambée d’imagination qui ne passent pas inaperçues.
Biographie
1932
Gilles-Emmanuel Gingras est né à Magog-en-Estrie le 7 septembre 1932 et démontre de l’intérêt pour la peinture dès l’âge de huit ans.
1953 -1955
Il étudie la peinture à l’Académie canadienne des arts à Montréal ainsi que la sculpture aux côtés du célèbre artiste canadien Elzéar Soucy.
1960 – 1967
Période d’exil temporaire en Afrique où il enseigne son art dans des écoles du Tchad et du Niger sous l’égide de l’Agence canadienne de développement international. Témoin d’une tempête de sable, ce phénomène élargit ses horizons visuels jusqu’alors limités à des projections coutumières.
1968
Il illustre 19 belles peintures du livre « le Vieux Montréal », qui connaît alors un succès instantané.
1969
Il remporte le titre du peintre de l’année décerné par le Conseil des Arts de l’Université McGill. Gilles-Emmanuel Gingras multiplie ensuite les nombreuses expositions dans sa province et à l’étranger.
1970
Gingras se taille une réputation enviable dans les milieux de la peinture au Québec. Il est l’un des rares peintres à vivre de son art. La peinture est pour lui « une discipline quotidienne, mais aussi une recherche continue ».
1973
Ayant développé un style unique, Gilles-Emmanuel Gingras fréquente uniquement les peintres Albert Rousseau et Léo Ayotte afin de ne subir aucune influence extérieure, ce dernier ayant d’ailleurs habité chez lui quelques années.
1978 – 1989
Il pratique la gravure, pour finalement faire don de ses équipements à l’atelier Albert Rousseau à St-Étienne-de-Lauzon. Il exerce aussi la lithographie, les huiles et les cristaux liquides – il fut d’ailleurs le premier artiste au monde à présenter des peintures sur cristaux liquides.
1980
Le Financial Post classe Gilles-Emmanuel Gingras au rang des cinq plus grands peintres, dans la catégorie « la grande relève au Canada ».
L’acuité visuelle de Gilles-Emmanuel Gingras diminue, à un tel point qu’il fut privé de sa plus grande joie durant les trois dernières années de sa vie: il ne pouvait plus peindre. Le 6 novembre 2002, il rendit l’âme, laissant derrière lui un héritage artistique de haut niveau…